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La gazette des voyageurs
17 mai 2011

Viva el Perou !

 

Lima, du 13 au 17 mai 2011 :

Hola todos, como estan ustedes ?

Passer quatre jours et demi sur Lima nous a permis de prendre le pouls de cette ville en plein essor. Pour mémoire, Lima a été fondée par Fransisco Pizarro au XVIème siècle. La Lima d’aujourd’hui en surprendrait plus d’un … et surtout, plus d’une ;) Fast food, casinos et rues commerçantes s’enchaînent. Quelques éléments, ici et là, rappellent tout de même, j’imagine, le Lima d’autrefois : les églises baroques, les cireurs de chaussures qui ont toujours autant de succès, les vendeurs de sucreries, de cirage et de brosses à dent, qui vendent leurs marchandises dans les bus … On peut également apercevoir un autre visage de Lima, plus populaire, en contournant le palais gouvernemental. En traversant le Rio Rimac, on aperçoit le district du même nom « Rimac », avec ces centaines de petites maisons de couleurs, accrochées au Cerro San Cristobal (409 mètres d’altitude).

On est allé se promener deux jours de suite dans le centre historique de Lima. Ce dernier vaut vraiment le détour, avec sa Plaza de Armas toute jaune, sa cathédrale, son palais gouvernemental, la Plaza San Martin et ses rues étroites bordées d’églises baroques …

Pour se rendre dans le vieux Lima, depuis Miraflorès, on a expérimenté les microbus locaux, leur chauffeur nerveux et les "crieurs", accrochés à la poignée de la porte ouverte, qui se cassent la voie pour alpaguer les potentiels usagers.

On a pu prendre le temps de découvrir Miraflorès, le district "riche" de Lima, qui surplombe l'océan. Complètement hallucinant. Tours flambant neuves, barbelés et fils électriques anti-intrusion, patrouilles de police renforcées, le LarcoMar, temple dédié à la surconsommation, au-dessus de l’eau…

Primordial, on a pu également comparer différents Pisco Sour (boisson locale préparée à base d’eau-de-vie et de jus de citron) - caramba !, ainsi que différentes bières locales (pas mal du tout), et enfin, de tester quelques spécialités culinaires… Mui rico !

Le 17 au matin, avant de prendre notre avion pour Arequipa, on est allé visiter le Musée de la Nation. On voulait surtout voir l'expo-photos de la Commission de la Vérité et de la Réconciliation. Cette commission a été mise en place par le président Alejandro Toledo, afin de faire la lumière sur les exactions commises au Pérou pendant le "conflit interne" (1980-2000). « No puede haber justicia sin verdad, ni puede haber verdad si existe olvido » (Carla Toche Casalino).

Quand on pense « Pérou », on pense « Incas », « Machu Picchu », etc. Mais le Pérou a également une histoire contemporaine qui mérite d'être connue. Pour notre part, j'avoue qu'avant d'arriver au Pérou, nous n'avions que très peu de connaissances sur cette sombre période de l'histoire péruvienne, quasi-contemporaine. L'expo-photos est saisissante. Dure. Très crue. Des centaines de photos (de grande qualité) témoignent des massacres, attentats, arrestations, etc., qui ont secoué le pays pendant 20 ans.

Pour résumer grossièrement les faits : le "conflit interne" a commencé avec la décision du Sentier Lumineux, en 1980, de renverser l'ordre social existant par la lutte armée.  Le Sendero Luminoso (groupe maoïste radical), fondé par Abimael Guzman, a alors commencé à assassiner figures politiques, paysans, a lancer des attaques contre les commissariats, les universités ... Dans le même temps, le MRTA (Movimiento Revolucionario Tupac Amaru), autre groupe révolutionnaire, est également passé à l'action.

Les troupes du gouvernement, non formées aux techniques de lutte contre la guérilla, se sont, elles, rendues coupables de torture, de massacre … ce qui n'a évidemment pas arrangé la situation.

Les communautés villageoises ont bien souvent été prises entre deux feux, et en ont payé le prix fort. Le bilan de la commission est terrible : près de 70 000 personnes sont mortes ou ont disparues entre 1980 et 2000.

Désolée, ce n’est pas très gai. Tout ça pour dire que cette exposition est très intéressante.

Je change de sujet. On a eu la chance de trouver un logement extra à Lima : Inkawasi (pour ceux que ça intéresserait). Cette auberge est installée dans une vieille demeure pleine de charme, à deux pas des falaises de Miraflorès. Alberto, qui s'occupe de la maison, est absolument charmant. Comme tous les péruviens que l’on a croisés jusqu’à présent, d’ailleurs. On s'est tout de suite bien entendu. Ce qui fait qu'on a souvent fini nos soirées/nuits dans le patio, à trinquer à la Cusquena ;) Péruviens, américains, français ... une auberge espagnole à Lima. Le matin, après le petit-déjeuner "classique", Alberto nous appelait dans la cuisine pour nous offrir discrètement le super jus de fruits frais qu'il préparait pour nous. Goyaves, fraises, bananes, oranges. :)

Bref, malgré un air senteur « algues et pots d’échappement », des klaxons en continue et une circulation infernale, on a passé du bon temps à Lima. Chouette séjour, intéressant,  pendant lequel j'ai bien pensé à ma môman, qui a vécu ici quelques temps.

Au moment où je vous écris, on a commencé notre immersion dans le Pérou plus authentique et on est sous le charme. On a prit un vol low cost pour Arequipa le 17 dans l’après-midi.

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Commentaires
K
Aaaahhhhhh vous me faites rever... (toi aussi sister culture G ;-) c'est LE pays d'Amérique Latine que je ne veux pas rater avant de rentrer en France! <br /> Disfrutez bien les amis!!!<br /> Pleins de bisous ensoleillés
M
En passant par Arequipa, la ville de Mario Vargas Llosa Nobel de littérature 2010, ma cous je te conseille la lecture du Paradis - un peu plus loin. Regard croisé à travers un siècle entier sur le destin de Paul Gauguin et de sa grand-mère aux origines princières Flora Tristan née au Pérou. Paria, féministe, absolutiste, elle deviendra la figure de proue du combat ouvrier au 19ème. Bref ce bouquin est un chef-d'oeuvre qui te touchera forcément car certaines scènes à Arequipa retranscrivent exactement l'atmosphère de la ville et la description que tu m'en a faite xxx
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