Des salars "salés"
"T'as voulu voir Honfleur et on a vu Honfleur, t'as voulu faire les salars, on a fait les salars " ...
Ah on les aura attendu ces salars boliviens ... Après une chouette semaine passée à San Pedro (Nord Chili) pour cause de frontière infranchissable, on finit par obtenir le sésame : la frontière a enfin été déneigée. Hihaaa, c'est parti pour une folle aventure de 4 jours, accompagnés de Francesca (Chile), Jaime (Chile), Keiko (Japan), Toshi (Japan) et Edgar (Bolivia), notre chauffeur-guide.
Laguna verde, blanca, colorada - dont la couleur rougeoyante sied très bien aux flamants roses - geysers d'altitude (on doit bien être à 5 000), bain dans des sources d'eau chaude avec vue sur lagune (le plus dur, c'est d'en sortir et de se rhabiller, giflés par le vent glacial... huuuhuuu - mais c'est bon pour c'qu'on a, c'est tonifiant ;)), et là, la blague : le pare-brise qui explose en mille morceaux ! Oui parce-que ce que l'on ne savait pas, c'est qu'en plus de faire les salars en hiver, on allait les faire en pleine tempête de vent. Déjà qu'en temps normal, c'est pas qu'il fait frisquet à 5 000, mais presque, mais alors avec une tempête de vent en prime ... on vous laisse imaginer. Un grand moment ! L'Aventure, la vraie, avec un grand A. On finit la première journée, protégés par nos foulards, manteaux, lunettes, etc., pour ne rien se prendre dans les yeux (mission presque réussie).
Heureusement qu'Edgar est poly-talentueux. Bon mécanicien, il se débrouillera pour faire venir un nouveau pare-brise d'Uyuni dans la nuit (qui n'est qu'à 9h de route...) et pour le changer au petit matin, assisté d'Antoine. Impossible is nothing.
La première nuit - à quasi 5 000 - a été, comment dire ... euh... difficile. Sur 6, on est 4 à expérimenter le sorroche (mal des hauteurs). Antoine et Keiko dormiront comme des bébés, tandis que Toshi, Jaime, Francesca et moi feront l'expérience intéressante de rester éveiller toute la nuit (il fait au mieux moins 5 dans la chambre), avec la sensation que notre tête est sur le point d'exploser. A tester avec modération.
Le lendemain matin, c'est reparti pour une superbe journée, à travers le désert, des montagnes qui donnent l'impression d'être peintes tellement les minéraux dont elles regorgent dessinent sur leurs flancs des courbes rouges, jaunes et oranges... , le tout, dans une jeep avec pare-brise ! Yeah !
La deuxième nuit, que l'on passe dans un hôtel de sel ultra kitsch, à l’orée du salar, est bien bien sympa. Bonnes rencontres, délicieuse soupe, vin, première churriana (saucisses, frites, oignon, œuf), etc.
Le deuxième jour, réveil à 5h30, pour aller voir le lever de soleil depuis l'Isla Incahuasi (recouverte de cactus géants). Ca y est, nous voilà sur les salars. Moment surréaliste que celui où l’on roule sur cet immense désert de sel, dans la lueur bleue électrique du petit matin.
Edgar, le plus ancien chauffeur d’Estrella del Sur, est vraiment bon. Grâce à lui, on aura la chance de vivre un moment unique : quand le soleil pointe le bout de son nez, le 3ème matin, nous nous retrouvons seuls, tous les 6, perchés au somment de cet îlot recouvert de cactus au milieu du désert blanc. Du blanc pour horizon, des cactus pour compagnons, les premiers rayons de soleil qui nous réchauffent le visage, et le silence. Grand moment ...
Une fois remis de nos émotions, on s’adonne avec beaucoup de plaisir à une séance photos délire sur ce sol blanc immaculé.
Très belle journée sur les salars d’Uyuni, photos à gogos, fou rires, mines de sel, etc.
Après avoir mangé chez Edgar à Uyuni et abandonné Keiko et Toshi, on repart en direction du Chili. Au programme, des heures de 4x4 à travers le désert. La 3ème nuit, encore plus glaciale que la première, sera assez cocasse. On arrive, de nuit, dans une petite communauté. Notre chambre, dortoir, nous attend, la porte grande ouverte sur la nuit gelée. Glagla. Au final, on passera un bon moment, au son des chants et des instruments d’un petit groupe d’enfants du village, venus réchauffer notre soirée.
Le 4ème jour, départ à 4h du matin, dans la nuit glaciale. Merveilleux petit déjeuner à l’arrière du 4x4, au-dessus de la Laguna blanca, tous les 5.
Arrivés à la frontière, on apprend qu’elle a été refermée juste après notre passage ! Du coup, on se retrouve bloqués à 4900, sans moyen de regagner le Chili… Héhé.
C’est finalement à 7 dans un pick-up, que l’on pourra redescendre sur San Pedro, après 3, 4 heures d’attente au niveau de la frontière bolivienne (presque assez long pour apprivoiser un zorro (renard) dans la neige).
Voilà, vous savez presque tout de notre aventure dans le désert bolivien. 4 jours sur une autre planète. Un décor surréaliste. A faire et à refaire, mais restez couverts J.